4.11.06

Comme un soleil

D’où vient parfois que l’on peut soi-même se trouver si veule et si bas ? En dessous de tout, et en particulier en dessous de tout ce que l’on affirme, avec bonhomie ou de façon péremptoire, à qui veut l’entendre ? Pourquoi cette faculté à savoir que ce que je fais à un moment est parfaitement contraire à ce que le devoir, la raison ou le bon sens réclament ? Le plaisir que je peux prendre à rédiger telle ou telle conclusion de recherches stériles sur les duchés lombards et leur histoire postérieure, par exemple : voilà un sujet parfaitement stérile, dont je sais pertinemment que sa simple évocation auprès de qui que ce soit engendrera au pire une plaisanterie sur la confiture et la culture et au mieux une vanne ou deux, mais quoi qu’il en soit ne suscitera pas la moindre curiosité, celle que moi j’ai pu y porter au détriment de choses plus nécessaires.
À quoi bon passer une bonne partie de son existence dans ces abîmes de rien ? De quoi peut se plaindre un type comme moi ? Travail intéressant, vie amoureuse somme toute confortable à force d’y avoir trouvé ses repères, fréquentations plutôt enrichissantes, famille distante, santé et peau d’albâtre. Quel est alors ce sombre démon qui pousse la raison à se perdre dans la vanité, l’oisiveté et l’absurdité ? Y a-t-il quelque chose à faire contre la nonchalance, la complaisance ? Un club des introvertis qui perdent leur temps anonymes ? Comme j’admire et envie les raisonnables, les intelligents, les sensés ! Et quel donneur de leçon je suis avec un tel comportement inverse ! Qui saura sauver un pauvre pécheur de cette nature ?
Il va de soi que toute suggestion est bienvenue.

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