5.11.06

Le Grand Siècle

En ces temps de doute et d’effroi, de goutte et de froid, Callisthène me propose une petite bière au troquet d’usage. Quelques-unes plus tard, grisé par une conversation enivrante d’usage elle aussi, direction l’aventure...
Rue des Francs-Bourgeois, ancien hôtel particulier, à vue de nez XVIIIe siècle, escalier de prise de vue de cinéma, couloirs labyrinthiques et pièces immenses, hauteur de plafond indécente, moulures et parquet. Excentrique richissime toujours en voyage ayant logé Mnésippe et Antiope en ces lieux, ainsi que son amant, un grand type un peu bizarre, entre concierge et bite sur pattes, l’excentrique en question étant, bien entendu, bouddhiste, avec autel au fond de la pièce, soieries autour et bougies. Les dieux du cliché étaient décidément de la partie puisque la fée électricité ayant défailli, il a fallu passer la soirée aux bougies, dans ce décor de cinéma, façon capharnaüm des Enfants terribles.
Il va de soi que la conversation était bilingue, c’est le moins qu’on puisse faire dans ce genre d’ambiance aux ombres et chandelles. Rien n’y manquait donc,
y compris le feu de cheminée et les petites assiettes remplies de douceurs hispaniques : le dîner parisien n’est pas une fatalité.
Moralité ? Le Marais n’est pas juste cet endroit tape-à-l’œil pour nouveaux riches qui confondent comportement et consommation, les plus vieilles connaissances sont aussi celles qui sont les plus surprenantes, et comme
le dirait Mécistée, en acceptant toujours, on est étonné toujours.

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